Nous avons tous traversé des moments dans notre vie qui nous semblaient insurmontables, infranchissables.
Pour ma part, avec du recul, je me rends compte que certaines de ces expériences, loin de m’avoir 'laissée sur le carreau', m’ont rendue plus forte. Ces expériences qui se sont révélées si formatrices, n’ont pu être surmontées que par la présence de personnes qui ont su m’encourager, me tendre la main au moment opportun. Oui, Dieu n’a pas voulu que je reste 'sur le carreau', et dans sa grâce, m’a entourée en utilisant des personnes particulières sur mon chemin.
Gérard, âgé de 60 ans, témoignait dernièrement : " Lorsque j’étais enfant, je me suis rapidement retrouvé en institution. Ma mère est décédée lorsque j’étais tout petit et mon père ne pouvait pas nous assumer, mes frères et sœurs, et moi… A l’école, j’avais des difficultés, et rapidement, on m’a laissé de côté. Pourtant, je m’en suis sorti. Et vous savez pourquoi ? Parce que lorsque j’avais 14 ans, mon professeur n’a pas voulu croire à cette étiquette qu’on m’avait collée sur le front ! Elle a cru en mes capacités et elle me l’a dit. " Je sais que tu es capable de réussir et je vais t’aider pour que tu décroches ton examen ". Cette phrase m’a porté jusqu’au jour de mon examen et encore aujourd’hui. Et cet examen, je l’ai décroché ! Je crois au pouvoir de l’encouragement, ça peut vraiment changer une vie ! "
Le saviez-vous ?
Dans son livre " Nouvelle identité pour une nouvelle vie ", Neil Anderson affirme qu’un enfant reçoit :
- 10 remarques négatives pour 1 remarque positive dans une famille ‘moyenne’;
- 7 remarques négatives pour 1 remarque positive à l’école.
Pourtant, selon cette même étude, nous apprenons qu’il faut 4 remarques positives pour neutraliser l’effet d’1 remarque négative…
Qu’est-ce que l’encouragement ?
Etymologiquement parlant, encourager quelqu’un signifie lui " donner du cœur ", c'est-à-dire lui permettre d’investir pleinement la situation dans laquelle il se trouve, même lorsqu’il la considère comme une montagne infranchissable.
Par analogie, décourager quelqu’un, c’est lui " enlever le cœur ". Autrement dit, c’est agir de manière négative sur sa motivation, ne pas prendre en compte les efforts qu’il fait pour affronter sa situation, lui retirer toute envie de se battre et d’y arriver.
Comme le montre l’exemple de Gérard, avec une parole dite à propos, une personne peut changer le cours des choses, redonner de l’espoir là où il n’y avait plus que désespoir, changer la perspective, redonner vie tout simplement.
Dans la Bible, nous trouvons plusieurs modèles de personnes qui avaient cette sensibilité et ce souci d’encourager, de 'porter' leurs amis dans les moments pénibles. L’apôtre Paul est bien connu pour avoir encouragé les églises à persévérer dans les épreuves. Cependant, lui aussi a eu besoin d’être encouragé à persévérer, dans les temps où il était en prison par exemple. Nous connaissons peu les personnes sans qui Paul n’aurait pu tenir le cap dans son ministère. Elles ont effectué leur ministère d’encouragement et de réconfort dans l’ombre mais se sont montrées véritablement fidèles dans leur soutien.
Prenons par exemple le cas d’Onésiphore dont parle Paul dans 2 Timothée 1.16-18: " …Par contre, Onésiphore m’a souvent réconforté. Que le Seigneur fasse sentir sa bonté à toute sa famille. Lui, du moins, n’a pas eu honte de me rendre visite en prison. Dès son arrivée à Rome, il s’est mis activement à ma recherche, il n’a reculé devant aucune fatigue, aussi a-t-il fini par me découvrir. Que le Seigneur lui donne d’avoir part à la bonté de Dieu au jour du jugement. Tu sais mieux que personne combien de services il m’a rendu à Ephèse ".
Encourager et soutenir quelqu’un n’est pas un acte anodin, ni dans la portée de cet acte, ni dans l’effort nécessaire à fournir dans ce but.
- Comme Paul le reconnaît, Onésiphore n’a pas regardé à son propre intérêt, ni à sa propre fatigue. " Il s’est mis activement à ma recherche ". A l’époque, pas d’internet, pas de téléphone portable pour se fixer un RDV et se retrouver un moment. Onésiphore était déterminé à soutenir Paul dans toutes ses afflictions, et a passé du temps à le rechercher pour lui témoigner son affection et se mettre à son service. Réconforter Paul était sa priorité, peu importe ce qu’il lui en coûtait et ce qu’il risquait d’y perdre pour lui-même. Il avait un intérêt véritable et authentique pour son ami.
- Onésiphore n’a pas attendu que Paul le contacte et fasse appel à lui. Il est allé à sa recherche. Il savait aux vues des circonstances que son ami aurait besoin de réconfort. Il savait au plus profond de lui qu’il ne faut pas forcément attendre qu’un ami dans le besoin nous contacte. Il nous faut faire le premier pas, appeler, proposer une visite, prier pour lui, aller au devant de lui.
Les occasions sont nombreuses
Comme le dit Barbara Johnson, " Les occasions de rafraîchir et encourager les autres sont multiples. Vous connaissez sûrement quelqu’un qui est :
- dans une situation nouvelle, un nouveau travail par exemple ;
- fatigué et lassé de tout ;
- seul, et émerveillé si quelqu’un prenait soin de lui ;
- en train de vivre une déception et découragé ;
- craintif pour son avenir en raison d’une santé fragile, d’un emploi incertain ou de bien d’autres facteurs ;
- dans le stress, sous pression ou dans la souffrance.
Si un nom, un visage vous vient subitement à l’esprit, arrêtez, réfléchissez comment vous pouvez être un Onésiphore pour cette personne dans les prochains jours, voire dans les prochaines minutes ".
En tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à nous encourager les uns les autres, quels que soient nos dons ou notre formation. Aujourd’hui, Dieu se sert de son Corps pour manifester son amour et son soutien à ceux qui passent par le découragement. Et son Corps est composé de tous ceux qui ont accepté Jésus comme leur Sauveur. Jésus est la tête du Corps, et chacun de nous est un membre de son Corps, avec un rôle et une fonction bien particulière. Aujourd’hui, Dieu veut nous utiliser pour encourager ceux qui sont plus fragiles, qui ont besoin d’aide, qui ont besoin d’espoir.
Sommes-nous prêts à relever ce défi ?
Nous avons le pouvoir d’exercer une influence sur la vie de ceux qui nous entourent par nos paroles. Cette influence peut être constructive tout comme destructrice. En effet, la Bible l’affirme :
" La mort et la vie sont au pouvoir de la langue " Proverbes 18.21
Les mots peuvent transpercer, blesser, mais ils peuvent aussi apaiser. Ils peuvent même faire bifurquer une vie d’une mauvaise direction vers une bonne voie, comme peut en témoigner Gérard aujourd’hui.
Paul, qui a lui-même bénéficié des paroles d’Onésiphore nous exhorte dans Ephésiens 4.29 :
" Refusez de participer aux calomnies, ne laissez aucun propos blessant ou inconvenant – ou simplement inutile – franchir le seuil de vos lèvres. Cherchez les mots qui aident et encouragent. Que chacune de vos paroles contribue au progrès spirituel des autres ; dites à propos, elles pourront être le moyen par lequel Dieu bénira ceux qui vous entendent ".
Nous devons apprendre à utiliser nos paroles pour le bien des autres. Pour ce faire, nous avons besoin de l’aide de Dieu et de l’action de son Esprit en nous. Seules les paroles motivées par l’amour auront un impact positif. Nos paroles doivent donc découler d’un amour sincère pour Dieu et pour les autres. Nous devons apprendre à connaître Dieu de manière toujours plus personnelle et ainsi nous approprier son amour si grand et si profond. La prise de conscience renouvelée de son amour pour nous débordera et rejaillira sur ceux qui nous entourent, sur ceux que Dieu nous appelle à encourager et à soutenir.
En effet, Larry Crabb et Dan Allender affirment : " L’encouragement n’est pas une technique qu’il faut maîtriser ; c’est une sensibilité aux autres et une confiance en Dieu qui doit être alimentée et exprimée ".
Quelques questions à se poser :
- Quand je rencontre mes frères et sœurs, quelle est ma motivation première ?
- Qu’est-ce que je recherche ?
- Qu’est-ce que je veux apporter à cette personne ?
- Quelles sont mes ressources ?
" Si les rencontres avec nos frères et sœurs en Christ doivent devenir des moments d’encouragement, la première condition est que nous en fassions notre but.
Quelques versets pour approfondir la réflexion :
" L’inquiétude dans le cœur de l’homme l’accable mais une bonne parole le réjouit. " Pr. 12.25
" Les discours agréables sont … douceur pour l’âme et remède pour le corps. " Pr. 16.2
" Combien est bonne une parole dite à propos ! " Pr. 15.23
" L’âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé. " Pr. 11.25
" Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. " Jn 15.12
" …Que ces paroles soient donc votre réconfort et votre consolation : encouragez-vous et fortifiez-vous mutuellement par cette perspective. " 1 Th. 4.18
" Qu’on voie dans votre vie de tous les jours, que vous êtes humbles, doux et patients, en particulier dans vos rapports mutuels : portez et supportez-vous réciproquement avec beaucoup d’affection. " Ep. 4.2
" Témoignez concrètement votre compassion à ceux qui passent par une difficulté. " 1 Pi. 3.8
Prière
" Seigneur, aide-moi à discerner la personne qui a besoin d’être encouragée cette semaine. Remplis-moi d’amour pour elle, donne-moi une oreille attentive, un esprit de service et les paroles qui vont la construire, la réconforter. Donne-moi ton cœur et tes mots pour elle. Aide-moi à la voir avec ton regard, à la comprendre avec ton cœur. Merci parce que tu veux m’utiliser pour lui révéler ton cœur de Père ".